Un mouchoir blanc brodé tenu entre tes doigts
J'ai bien reçu ta lettre vendredi matin
Et plus je la relis, plus j'ai le coeur qui bat;
Je t'ai tant attendue... tant espérée, en vain,
Tant d'années ont passé, enfin! te revoilà ...
Les belles excursions sur la grève au matin,
Les traces sur la plage évoquant nos ébats
De cette nuit passée nus sur le sable fin
Jusqu'au petit matin, lovée dedans mes bras;
L'écume caressait la pointe de tes seins
Et mon corps frissonnait sous le poids de l'émoi:
L'on jouissait du moment et l'on était sereins
Puis on s'était jurés qu'on ne se perdrait pas
Mais on s'était quittés au départ de ce train
Qui t'éloignait de moi à chacun de nos pas...
Me reste en souvenir, dans ta petite main
Un mouchoir blanc brodé tenu entre tes doigts.
Ta tête à la fenêtre, les yeux plein de chagrin,
Et mon coeur en sanglots refusaient le trépas
De cet amour d'été qui touchait à sa fin;
Que peut-il donc rester de l'histoire d'autrefois?
Je serai sur ce quai à l'arrivée du train
Comme tous les matins depuis trente ans déjà ;
Tu me reconnaîtras car j'aurai dans la main
Le mouchoir blanc brodé échappé de tes doigts.
Alain
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c'est toujours quand il est parti qu'on se rend compte que le bonheur était là !
