Un temps je t'ai ressemblé dérisoire étrangère
Eloignée des pas d'hommes grise de déraison
La tête lourde entre les mains à ne savoir qu'en faire.
Le cercle se replie sur lui-même
Mais où commence-t-il?
Immense désarroi de l'homme qui ne sait pas.
Un homme pleure surpris en son élan
D'apercevoir en son miroir un vieillard sans éclat
Avec au coeur en sa place froide un végétal
Sans couleur sans odeur et sans fleur.
Et l'homme pleure d'avoir rompu ses liens
Coupé de lui d'être une vie pour rien.
L'herbe haute du chagrin fou
Spectre de grande désolance
Le rend lucide et étranger:
Mais que sont devenues ses lignes d'avenir?
Comme détruisent les feux éphémères
L'orgueil aveugle
Et le jour suit et la détresse le fait nuit.
Les mains enserrent la tête meurtrie
Hantée indifférente
Au seuil de l'espérance.
Un temps je t'ai ressemblé
Pareille à la fleur desséchée et qui pourtant veut vivre.
La sève monte encore aux arbres que l'on croit morts.
Je portais un enfant que j'ignorais encore
Pourtant il était là bougeant à peine
Vivant très fort.
Je commençais à le pressentir
Comme un éclat de joie que je ne laissais jaillir.
Mais un jour de désir il s'est battu à vie:
Comme je lui ressemblais!
Marie-Claude
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Jamais je n'irai
Aussi loin que me conduit
Le chemin d'amour
(haïku de Hyacinthe Vulliez-"la joie d'être"-Ed "les Amis de Crespiat")