![](https://www.oasisdesartistes.org/uploads/cavt4a36cd480feba.jpg) Inscrit le: 15/6/2009 De: Bde byung : « lieu du bonheur paisible » Envois: 26 |
L'ENFANT Un enfant fatigué marchait dans le fossé. Son pantalon troué et son manteau lassé Le protégeaient du froid mais pas des villageois Qui le chassaient sans fin de leurs fourches dressées.
Traversant les forêts et franchissant les gués Il poursuivait sa quête au gré des vents mauvais, Quelques morceaux de pain donnés par charité Et les sources des monts pour boire et puis chanter.
Un rêve l’animait, cet enfant qui marchait, Celui d’une maison qui l’attendait là -bas, Un lieu imaginaire qu’il ne connaissait pas Décrit par quelques mots sur son berceau posés.
Les nuits de solitude il pensait à l’église Où l’avait recueilli Manon un jour d’hiver : Elle l’avait élevé comme ferait une mère Lui apprenant l’amour et surveillant sa mise.
Alors sa main touchait cette petite croix Trouvée sur lui bébé avec un parchemin Qui disait la misère d’une mère aux abois Et confiait au curé le sort de ce bambin.
A l’âge de raison tout lui fut dévoilé. Son monde de douceur fut alors ébranlé, Ce curé, cette mère n’étaient pas ses parents, Ils n’étaient pas à lui ce village, ces champs…
Dés lors il n’eut qu’un vœu, sa maman retrouver, Espérant chaque jour qu’elle viendrait le chercher : Mais tous les soirs il pleurait de son triste abandon Malgré le réconfort prodigué par Manon.
Un jour n’y tenant plus il prit ses maigres biens Et partit le cœur gros sur le premier chemin, Un nom sur une carte pour unique horizon, Un rêve en bandoulière pour seul compagnon.
Et cet enfant marchait, marchait dans les chemins, N’écoutant pas sa peur et refusant sa loi, Concentré sur sa quête et certain de sa Foi En un Dieu bienveillant qui guidait son destin.
Il en avait besoin pour continuer sa route Car à neuf ans passés tout est danger qui coûte. Les bois ne sont pas surs et les villages hostiles Et la maréchaussée a la prison facile.
Mais Dieu parfois se tait quand les hommes sont fous. L’enfant criait sa faim depuis bientôt trois jours Refoulé de refuges où le bien resta sourd, Au cœur de cet hiver habité par des loups.
Au bord d’un ruisseau il fit son dernier pas. Il s’assit résigné et regarda sa croix, Pleurant de lassitude et pétrifié de froid Appelant un secours qui ne lui viendrait pas.
Une biche apeurée qui s’approchait pour boire Fut la seule à répondre et s’émut de le voir Allongé sur la neige et tombé de sommeil Dans le triste silence d’un bien pâle soleil.
Regardez villageois ce petit corps blanchi, Sa quête était si pure et vous l’avez banni ! Abandonné de tous il sourit cet enfant, La petite âme en paix a rejoint ses parents…
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