Beau-père,
Je ne saurais dire de vous que le plein soleil d'Italie,
Les longues siestes estivales,
Les rires du soir sous les arbres,
Les vers luisants, les promenades vespérales.
Je ne vous vois jamais mieux qu'en été,
Grisé par les galets du Piave
Et la fraîcheur des hautes vignes au petit jour.
Vous êtes resté si peu, trop peu de temps
Au jardin que vous aimiez tant,
Pudique, digne, fier:
Que j'aimais votre noble coeur,
Votre regard vers les étoiles,
Nos goûters sur les Dolomites,
Nos marches dans la montagne,
Venise, la gare Sainte Lucie,
Padoue, les rives de La Brenta...
C'est pourtant un matin d'hiver
Que je vous ai vu pour la dernière fois,
Beau comme quand vous aviez vingt ans,
Apaisé, reposant doucement comme un enfant qui dort
Au milieu de draps blancs,
Confiant, rendu au temps.
Il faisait neige ce jour-là .
Mais c'est au soleil que je vous revois,
Vous près de nous,
Chaque jour plus présent.
Marie-claude
En ce jour pensée toute particulière pour lui, emporté par la maladie, bien jeune, il y a 22 ans.
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Jamais je n'irai
Aussi loin que me conduit
Le chemin d'amour
(haïku de Hyacinthe Vulliez-"la joie d'être"-Ed "les Amis de Crespiat")