Les joies de la maternité


Surprise dès la porte franchie
Qu'est donc cet emploi du temps serré
Où est la poésie assurée ..
Ai-je assez été avertie
Ou n'ai-je pas écouté
Rêveuse, dans mon attente éblouie

Que de biberons donnés, que de couches changées
De berceuses chantonnées, de craintes éprouvées
Votre garde-robe dure des étés
Pour lui, sans cesse renouvelée

Pendant que l'on s'extasie
Devant le chérubin chéri
Un rayon de soleil pointe son nez
Il va falloir l'en faire profiter

Plus de romans sur la table de chevet
Mais le livre si bien éclairé
D'une spécialiste des bébés
Que sans cesse vous consultez ...

Image de madone idéale et belle
.. A qui appartient ce reflet cruel
Ces cernes et cette taille épaissie
Dans cette vie sans aucun répit

Et quand enfin le sommeil vous prend
Brusquement cassé par des pleurs impromptus
Vers le berceau, vous courez éperdue
Et recommencez vos soins incessants

S'estompe l'idée d'une famille nombreuse !
Comment font-elles ces courageuses ?
A coup sûr, elles en vont un jour périr
A moins qu'elles ne choisissent d'en rire..

Mais malgré tout, rien n'y fait
Mais malgré cela, aucun regret
Et quand vous le regardez dormir
Votre coeur oublie tout ce délire
Pour le voir ainsi beau et reposé
Sans aucun doute, vous recommenceriez !