La nuit silencieuse, fidèle tel un scribe
Transcrit sur ma mémoire tous mes aveux
Et de son abîme, puise des mots nébuleux
Que ma bouche vomit en vaines diatribes

La nuit m’étreint sous son voile délétère
Et constelle mon cœur de viles perfidies
Ses démons me retrouvent faible, abasourdi
Quand elle m’enserre de ses bras tentaculaires

La nuit, que j’aie crue être ma seule amie,
Tombeau et puits de mes intimes secrets
Sous mes yeux, étouffe mes sincères regrets
Et déterre chaque soir, de nouvelles infamies

A la nuit j’ai parlé et usé tant d’écritoires
Des années durant, sans combler ce vide
Mais à partir de cette aube montante, je décide
Que du parleur à la nuit, s’achève l’histoire