La torche du diable.
La torche du diable.
(A Jim...)
L’hydre immonde du bonheur qui martèle dans ma tête : grimaçante à mon cœur arraché.
Je suis le vent qui hait la vie, je conspue tous mes parages ; qui m’aime me détruise.
J’ai vu le sang des nouveaux- nés qui bruissait en farandole ; c’était ton cœur et mon destin comme une immense parabole.
Un temps j’ai pu croire en l’amour, mais je me sens torche du diable.
Elle ne me quitte et me soutient, celle qui disait être ma rose. Epine après épine, je lui crève les yeux et le cœur.
Je me sens mauvais comme un chacal têtu ; nos mots comme en charognes je jette au désert fou.
Je hais les hirondelles. Qu’elles disparaissent à jamais de mon ciel outragé.
Seul, je suis seul et me perds et me hais ; un roi dépucelé de son vain héritage.
Entendez-vous le bruit fou de mes songes ? J’avais aimé un jour mais c’est l’orgueil qui ronge.
Viens mon âme, partons. Je ne sais que gémir devant beauté des mondes.
J’emporte dans mon cœur ma musette aux secrets, viatique inusable.
Ce soir au feu des pailles mortes je relis ses mots fous ; et si elle disait vrai ?
Au lac sous lune mauve je regarde mon visage de faune triste, et j’y vois soudain le ciel ; elle l’aimait, disait-elle, comme on aime le miel.
Les sous-bois murmurants me guident vers la clairière ; j’y vois la fée des sables allongée et offerte.
Orage. Foudre. Je cours entre mes jours et me sauve et en ris ; pluie des matins neufs, je m’ébroue des mensonges et me sèche aux étoiles.
Elle me regarde si loin, si proche. J’entends sa voix en moi qui murmure et caresse : « Va, vis, aime et reviens. »
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Lou, aux nuits rossignol...