Je cherche le château où dort mon Bel Ami.



Je marche en bord de jour comme on guette fortune,
Inlassable hirondelle oubliée par la lune.
Griffée par mille ronces au parfum d’infini
Je cherche le château où dort mon Bel Ami.

Je marche en bord de nuit comme on va vers le port :
Notre amour m’était phare, il éclaira mes morts.
Mon moussaillon si tendre est tombé à l’amer…
Oh rendez-moi cordages, et tuons Lucifer !

Je marche en bord de vie comme on devient rivage.
Aux confluents des temps nous aurions fait naufrage :
Mes marées et ta source comme un continent noir,
Nous étions découvreurs malgré les désespoirs

Je marche en bord de rêve comme on attend un train :
Peu m’importe l’ivresse, mon flacon c’est demain.
Tel un ange vengeur tu chantes apocalypse,
Mais au fond de mon cœur mon amour n’est ellipse.

Je marche en bord de temps comme une enfant émue,
Encerclée par les vents, mes tendresses en reflux.
Je ne partirai pas. Tous les soirs sur la plage
Je guetterai fragile le retour de mon page.

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Lou, aux nuits rossignol...