De cet instant, de cette heure où je vis,
De ce lieu en ce monde où je vais,
Du tréfonds du silence où je me réfugie,
Où je tente l'oubli,
Je voudrais revenir.
D'anciens soleils s'éteignent,
D'anciennes joies s'égrènent,
Et au fil des prières et des vaines étreintes
Et des cris d'autrefois que rien n'apaisera
Mon coeur palpite froid
Aux bruits et aux gémirs
Qu'étouffe étrange loi sourde à l'agonie
Des sans-soleils,
Des sans-étoiles,
Des sans-lumière en leur nuit.
De ce vertige où tout pâlit
Je ne veux plus sceller le rêve,
Ignorer l'étincelle où renaît le poète
Et redonne au frère une loi plus humaine.
Je voudrais revenir avec des ailes d'or,
Une traîne d'argent puisée à la fontaine
Où l'eau est toujours claire,
Les mains éclaboussées de tout l'or de la terre
Que j'éparpillerais à vos pieds de mendiants:
Vous y verriez des pleurs pour vous devenus chants.
Mendiante comme vous si vous êtes mendiants,
Avec au coeur le sang de votre coeur qui bat,
En mes veines les combats que vous menez pour moi,
Pulsés en d'autres lieux que le sol qui vous porte,
Démunie comme vous qui êtes démunis,
Je voudrais revenir,
Forte de tout l'espoir qui grandit sous vos pas,
Eternels dans le soir comme les échos lointains
Et les ombres d'un monde où vous étiez tous rois.
Marie claude
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Jamais je n'irai
Aussi loin que me conduit
Le chemin d'amour
(haïku de Hyacinthe Vulliez-"la joie d'être"-Ed "les Amis de Crespiat")