Je suis le paradoxe personnifié
L’authentique mystère
Le loyal instrument de guerre
Vers la voie salutaire
Je suis une dague troublée
Par les pensées
Guerrières
De son propriétaire
Et entre ses mains dévouées
A plusieurs dieux
Éphémères

Je suis un rai qu’aveugle l’abime
Un fœtus qui déprime
A la joie de sa mère
Je suis le silence du tonnerre
Et la constance de l’éclair
Un diable offusqué par l’enfer
Un fauve tapi dans sa tanière
A l’affût d’une victime
Pour lui céder
Sa chair

Je suis un grain de sable sur une dune
Jaloux de l’immensité
Du désert
Une vague solitaire
Qui se fracasse sur le rocher
Et sur la grève, se perd
Mais qui réitère
Sans broncher
Sans flancher
Sa danse altière
Est-elle brave ou téméraire
Sage ou aventurière ?
Même la mer d’où elle s’est arrachée
Ne la comprends
Guère

Je suis le contraire de mon opposé
Et l’opposé de mon contraire
Le reflet infidèle
Du miroir de mes vers
Une plume née d’une aile
Libertine et volontaire
Dont l’encre prisonnière
Capricieuse et rebelle
Me dépeint
Puis repeint
À l’envers