Je t'ai recueillie petite écaille de tortue
Avec au coeur la perte de ta maîtresse
Et nous vivions nos chagrins confondus
Union soudaine et enchanteresse

Je te gardais dans une prison dorée
Douce, sauvage et malicieuse
Loin de la circulation effrénée
Loin de la nature dangereuse

Portes et fenêtres entrouvertes
... Avides du dehors, un jour tu as fugué
Revenue je t'ai serrée, croyant te perdre
Puis devant ton regard implorant, j'ai cédé

De tes doux yeux en amandes vertes
Tu m'as regardée devant cette liberté offerte
A pas feutrés, a mis tes pattes de velours
Sur ce tapis vert, cette chaude terre

Etourdie et grisée d'air pur
Tu as vagabondé dans ce jardin
Retrouvant feuillages et ramures
Je cachais mon appréhension sans fin

Et tu reposes, fatiguée et ronronnante
Lovée contre moi, câline et si aimante
De cette belle cage, tu n'es plus prisonnière
Moi aussi Minette, je me sens plus légère ...

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Ce que j'ai appris je ne le sais plus, le peu que je sais je l'ai deviné