En cet ensoleillé matin
Où dansent des papillons bleus,
Je ressens le désir soudain
D'aller me promener, joyeux;

Je longe ce chemin de terre
Entouré, çà et là, de pins
Dont je sens l'ombre délétère
Envahir mon coeur sibyllin;

Au loin j'aperçois l'Atlantique
Dont les flots baignent l'horizon;
De drôles de pensées antiques
S'en viennent vers moi à foison;

Foulant de l'océan la grève,
D'un seul coup, je viens à songer
Que, de milliers d'hommes, les rêves
Sur ce sable ont dû voyager;

Mais que m'arrive-t-il? Voici
Que des voix à mes ouïes tintent!
Sont-ce les seules qui, ici,
Depuis tant de siècles s'éreintent

Pour que nous n'oubliions jamais
Sur cette plage leur passage,
Ni leurs âmes encore aimées
Par les contours de ce rivage?

Jean-Paul.

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Vivre ses rêves