Le désir…
Le désir…
Ce satané désir…
Et l’odeur des peaux, leur texture ambrée, la caresse de l’heure exquise.
Ne pas fuir.
Se souvenir
Comme c’était tendre.
Et fort, aussi.
J’aime ce verbe : « prendre »…
Frissonner
Se courber
Se cambrer
Oser faire le premier pas,
Te regarder, si loin, lĂ bas,
T’imaginer
Te rĂŞver
Toi, et moi.
Vivre une étreinte en écho et en avant-goût de milliers d’autres,
Amont et aval d’une vie de femme.
Tous ces regards
Tous ces soirs
Et l’heure bleue des persiennes baissées, un après-midi d’été,
Lorsque des draps de lin blanc froissés
Se font rivière.
Qui es-tu ?
Seras-tu ?
Entends-tu ?
Je t’ai imaginé frère,
Très incestueux.
Je te veux.
J’ai envie de tes mains sur mes courbes,
De tes lèvres quand je m’ouvre,
De mes seins blancs offerts…
De ta bouche inclinée
Sur mes sans dessus dessous :
Serai-je en dentelles sombres, paroxysme outrancier
Ou en toute innocence de coton blanc princier ?
Serons-nous sur un chemin de grillons crépitants
En banquette de voiture-c’est si excitant… ?
Sous les voilages chatoyants de mon grand baldaquin
Ou dans quelque chambre blanche d’un hôtel très lointain ?
M’approcher.
Te respirer.
Ton odeur d’homme loup, animale.
Entrouvrir ta chemise, ou soulever ton tee shirt.
Frôler ta nuque de ma bouche cerise sucrée
Et t’enlacer.
Et puis que tu m’attrapes les hanches et me bascules
Me bouscules un peu
Me sentir plaquée, prisonnière, serrée.
Tes lèvres avides cherchent les miennes
Tu plonges en moi.
Je fonds.
Je bascule.
Ne plus pouvoir, jamais, reculer.
Es-tu marié, pas libre, trop jeune, trop beau ? Vis-tu trop loin ?
Je n’en ai cure, il est trop tard.
C’est notre soir.
Je fonds.
Je bascule.
Une faim terrible, un ouragan, toi seul sauras
Le goût de nos envies.
Tu me déshabilles, j’ai de la fièvre, je tremble, je te touche, partout, très vite, très fort, très tendrement, passionnément, tu trembles, tu demandes, tu t’impatientes, je crie.
Sauras-tu comment on aime une femme ?
Serai-je ta première ou ta dernière amante ?
Un souvenir parmi tant d’autres ou ton étoile polaire, serai-je galaxie ou point cardinal de ta vie ?
Trop de questions.
Plus de réponses.
Envie de te dévorer, de m’attarder sur chacun de tes muscles d’homme, de te contenter, de te caresser.
Surtout, ne pas Ă©teindre.
Je veux te voir, croiser ton regard, tes sourires, ta malice.
Et te voir chalouper, sentir tes yeux dériver au-delà des possibles.
Tu es l’impossible.
Mais tu es vrai.
T’aurai-je attendu une vie ou un an ?
Croisé hier au soir sur la plage ou guetté tel un page revenu des croisades ?
Seras-tu roi ou chevalier, trouvère ou manant ?
Tes mains.
Ton torse.
Tes Ă©paules, rochers qui me sauvent de notre doux naufrage.
Je m’agrippe à toi.
Le vent se lève.
Tu me soulèves, me portes, me chancelles,
Je deviens murmurante, je quémande, je demande.
« Viens ! »
Il semble que de toute éternité nos corps se soient aimés.
Te connaître et te vouloir, te savoir et me donner.
Mille heures et tant de nuits, ou un seul soir interdit,
Que sera notre histoire tant qu’elle n’est pas un lit ?
J’ai besoin de t’aimer j’ai besoin d’être aimée.
De vivre ces ivresses, de me dire tigresse.
Mais aussi tendre amante et de m’abandonner,
Que tes mots me chérissent et que tes mains pétrissent.
Faim.
Soif.
Te boire.
Prends-moi !
Je suis lĂ .
A Mathieu, et puis Ă Pirate, pour toujours et jamais.
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Lou, aux nuits rossignol...