Là où s’aiment les âmes le temps n’existe pas.



Torche de tes yeux au lointain des enfances ; tu ne vis jamais mais qu’importe l’offense.

Nos souffles en égarés, en des nuits de conscience : je gémis comme femme tu accueilles l’essence.

Egérie ou passade, tu immoles nos droits, tantôt en mascarade, tantôt l’amour fait loi.

Ton désir, boule de suif, a la blondeur des anges ; le mien aux angles vifs les bienséants dérange.

Nos nuits bondissent d’étoiles en lunes mortes ; un golem de lumière surgit de nos cloportes.

Mes mains frôlent ton être, bouche à bouche de nos cœurs assoiffés. Les mots se caressent, les textes se dressent, nos écrits se cambrent et murmurent en folie.

Insolence de cet amour chimère ; je connais tes épaules tu frémis à ma voix : là où s’aiment les âmes le temps n’existe pas.

Tu me manques à l’instant comme l’orage au vent ; un jour sans toi et mes écrits se fanent. Viens, chuchote moi d’indécents paysages, j’ai tant envie de tes naufrages.

Je connais tes soleils sous la suie de tes doutes, tu aimes mes merveilles au détour de mes routes : nos noirceurs arc-en-ciel illuminent le temps.

Je t’attendrai là bas sous le tilleul immense ; rose rouge enflammée toute entière à tes transes.

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Lou, aux nuits rossignol...