Je t'ai aimé
Hors du temps
Qui a tissé croisé
Nos destins différents.
Ignorant raison sagesse,
Je t'aimais comme aiment les enfants,
Cueillant pour toi la primevère,
L'offrant à ton automne ardent,
Déposant sur ton coeur
Un été en promesse.
Consummée au feu brûlant de l'instant,
Acquiesçant au vent contraire,
J'aimais ton chant ton poème,
Tes mots comme un beau matin clair,
Le sang de braise dans tes veines,
La lumière de ton âme,
Ta bonté irradiante irradiée,
Le cristal de ta sente,
Les ailes de ton rêve
Qui t'emportent plus haut
Que nos chemins de terre,
Que nos brèves montagnes,
La vie que tu écris
Plus vaste et plus intense,
Plus libre plus fervente
Que ne sont nos prières.
Ta saison n'était pas la mienne:
Ici le temps éloigne nos printemps.
Mais rien n'efface en la mémoire
Le soleil qui l'a incendiée,
Le soleil au-delà des soleils antérieurs,
Le soleil qui renaît chaque jour de la nuit.
Je t'aime encore à travers temps...
Cet amour oiseau réchauffé
Au creux de mains ouvertes,
Coeur sauvé de l'hiver,
Je le remets au ciel.
Ton amour,
Vague au sable mêlée
Que l'océan reprend,
Je le remets au ciel.
Marie-Claude
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Jamais je n'irai
Aussi loin que me conduit
Le chemin d'amour
(haïku de Hyacinthe Vulliez-"la joie d'être"-Ed "les Amis de Crespiat")