Sillons de larmes et fracas d’espoir,
Lambeaux de souvenirs d’oubli avares,
Conscience blasée de l’éternel duel
Entre sagesse pure et élans charnels

L’âme terre de luttes et de doutes,
Bribes de raison jonchent ses routes,
L’Ego, ogre insatiable, gave l’Ennui
Sa sourde implosion étouffe les cris

De brefs éclairs zèbrent l’azur nu,
Aux chocs de lames en l’âme devenue
Arène où s’alternent anges et démons,
Pour les rênes, livrent combats véhéments

L’un à l’agonie, l’autre victorieux,
Le cœur se berce par les vents silencieux
Qui fleurissent ses plaines et ses horizons
Ou rongent de ronces ses belles saisons

Et nous, ridicules épouvantails impuissants
A l’assaut des corbeaux, évanescents
Notre existence, une inconnue raison,
Notre raison, un véritable poison

Sans salut suprême, l’être s’enlise
Et sa vie s’effeuille aux infimes brises
Le combat intérieur ne s’achève vraiment
Qu’au retour de l’âme aux sources du firmament