Il rêve de verdure des prairies lointaines
Et ses sabots sillonnant les vastes plaines
De sa crinière que sa course bat et déchaîne
Fougueuse et rebelle sur sa peau d’ébène

Il rêve du vent qui se rend vulnérable
Devant son souffle puissant et stable
En caressant son cou altier et du sable
Chaud et humide de ces plages insondables

Il rêve d’embrasser l’azur étoilé
Comme le fit jadis son légendaire ailé
Ancêtre Pégase et à l’Olympe révéler
Son désir de liberté que des Hommes ont volé

Il rêve de mêler son corps à ses geôliers
Et forger la sagesse des héros oubliés
Faire des forêts son antre et son vivier
Et de l’espoir l’arme des êtres effrayés

Il rêve d’aventures, de vierges horizons
Tel Bucéphale, conquérant et fidèle compagnon
D’Alexandre le grand qui marqua d’un tison
Son mythe éternel jusqu’au temps présent

Il rêve de défis et de briser l’enclave
De cet étroit enclos, de sa vie d’esclave
De rompre ces cordes et ces chaînes qui l’entravent
De prouver aux Hommes, sa nature de brave