N'ayant plus aujourd'hui que comme unique mets l'ancolie
Je dois exorciser mes chemins ventrus d'inconsistance impolie
Déchirer mes souvenirs de maudite décadence fourbus
Jeter au vent de la nuit des faux-semblants mes asséchés rus
Mes alcools éthérés au souffle étoilé de la raison obscure et indicible
Ne plus être le jouet des embruns infinis tournoyant au lucre de frayeurs indescriptibles
Les gouttes de rosée n'étant plus pour moi promesses d'illusion
Nul cratère omniscient de mes crevures sans trêve ni rémission
Ne sera plus obturé par les putréfiées ramures des arbres étêtés de mes saisons malsaines
Farouche et malaisée complainte mais
De l'absinthe sous l'effet:
Renaissance!
Avec ample confiance
De ma vie le fleuve s'en ira conquérir des rivières ourlées de prairies nonobstant moins pathogènes
Au fronton de minuit j'allumerai des lunes anthracites nues
Et les ferai jaillir dans les draps de l'assommante faucheuse imbue
Jusqu'à ne plus jamais me repaître de larmes despotiquement gueuses
Ne plus respirer de cendres issues de mes prisons obséquieuses
Ne plus voir d'astres bruns vomis par l'aigle gris des mal-aimés
Ne plus entendre sourdre de moi les passions âprement saccagées
Ni toucher les éclats des baumes empourprés de fureur
Ne souhaitant que renaître au soleil des jours ceints de bonheur
Il faut donc que j'achève ici mes dingues et lugubres divagations
Pour frôler de nouveau tendrement d'un damier d'amour les pions.
Jean-Paul.
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Vivre ses rêves