Tous les parfums n'ont pas d'odeur...
Au fort de nos folies j'ai effané tes mots,
Essuyé tes pistils aux doigts de mes consciences,
La friche des nouvelles sous le vent des enclos,
La bise des sanglots fouettée de tes absences.
J'ai planté le drapeau de ton règne animal,
Au flanc d'une colline où dansent mes lambeaux;
Sacrifié de mes chairs l'épiderme pleural,
Aux voiles d'un bateau qui glissait à mes flots.
Je t'ai tellement aimé, je t'ai tellement reçu,
Au fond de mes abysses alléchant tes cent pas.
Tes allers dans le soir, tes retours à ces nues,
Ces feux de l'indécence aux vitres des débats.
Solennel en promesse ou passant d'ecchymose;
Table rase au sophisme éclairant des chemins,
Ces âmes galvaudées que venin décompose,
Dont tu me préservais, des griffes de tes mains...
Je t'ai tellement porté, effluve de mon coeur,
Ton Caron sur la brume infiltrant des passés,
Sanguins sur des vallées engouffrées de douleur ,
D'avoir trop attendu, d'avoir tant espéré.
Non je ne serais celle aux rivets de la croix
Aux chevets des mourants veillant à fleurs létales,
Ces fanes d'illusions, ces vases de sangs froids,
Et tout ce qui revient des bouquets de rafales...
Combien je t'ai pleuré sanctifiant tes hameaux,
Ivre sur la péniche où tanguait ton aura,
Qui flamboyait déjà que lame des couteaux,
Incisive à ces eaux qui vous gardent en bas.
Au lieu de nos folies j'ai réveillé tes mots,
Bouturé tes pistils aux yeux des inconsciences,
La route des nouvelles qui courbe des fardeaux,
L'échine des sanglots giflée de tes absences.
Combien je t'ai aimé, combien je t'ai maudit,
Combien je t'ai voulu combien je t'ai pendu,
Nimbée sous les saints, crucifié des dénis
Mais combien de démence où tu nous as vendu ?
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