Au nom de la rose
Est-il mieux qu'une rose, la plus belle des fleurs
Pour déclarer sa flamme à l'élue de son coeur ?
Si tendre, si fragile, humide de rosée
Entr'ouvrant ses pétales, tendrement parfumée.
Tout au long de l'été sa grâce nous ravit
Lorsque dans nos jardins elle s'épanouit
Mais lorsqu'arrivent hélas les fortes pluies d'automne
Sa robe se ternit, ses couleurs l'abandonnent
Elle courbe la tête sous les premiers frimas
Car tel est son destin, elle n'y résiste pas !
Mais il est des pays sous le soleil d'Afrique
Qui ne connaissent pas nos rigueurs climatiques
En quête de profit, certains ont donc pensé :
Des roses en hiver ? Pourquoi pas ? Riche idée !
Dans un de ces pays, un grand lac s'étendait
Ses eaux étaient limpides, des poissons y nageaient
Un peuple de pêcheurs tranquilles y vivait
Trouvant dans ses filets, vraie corne d'abondance
De quoi vivre sereins, avec insouciance...
Un jour au bord du lac sont venus s'installer
Au grand dam des pêcheurs, bien étranges fermiers...
Dans leurs serres immenses ils cultivent des roses
Qu'avec l'eau de ce lac chaque jour ils arrosent
Mais l'eau ne suffit pas à les faire pousser
Il faut y ajouter de chimiques engrais
Si bien que ce grand lac lac peu à peu rétrécit
Son eau est polluée, ne permet plus la vie
Les poissons disparaissent et les pêcheurs aussi
Les pauvres ouvriers travaillant dans ces serres
Respirent sans arrêt des vapeurs délétères
Croyez-vous sincèrement que cela vaut le coup
Uniquement pour une question de gros sous
De bouleverser de cette façon l'ordre des choses
Pour que même en hiver nous achetions des roses ?
Automne