Perchée sur le coin d’une épaule
A regarder faire l’artiste
Une muse doit être triste :
Elle ne joue pas le beau rôle.
Elle peigne ses longs cheveux
Et s’occupant comme elle peut,
Les yeux fixés sur le néant
Et cela m’userait, je sens.

La musette, c’est déjà mieux :
Le vin nouveau de la cambuse,
Et du pâté de cervelas.
(Car y’en a toujours ici bas).
Le bal musette aussi ca va
On gigue au son de cornemuse
On gigote et on s’amuse
Musarder sur les bords de marne
Voilà une muse sans ruse.

La musique : aie, ya un hic !
A part le bon petit piano tout droit
Qui fait ses notes comme il se doit
Je crains les instruments retors
Qui déraillent à chaque accord.
Le museau : ca, je l’ai déjà
Un bon gros toutou plein de poils,
(Des puces ça je ne sais pas,
Je vais vérifier de ce pas)

Reste l’amusement bien sur
Et le rythme de la nature
Sans rigoler je me demande
Ce que fais une muse qui (censuré)

Oh ! Muses qui depuis longtemps
Recherchez emploi à plein temps
Au bureau de l’emploi courez !
Ne vous trompez pas : il en est
Qui confondent muse au fond des bois
Avec triple buse aux abois.