Qui gratte donc Ă ma porte ?
Dehors, que la nuit est noire !
Qu’est ce qui frotte de la sorte ?
Pas envie de bouger pour voir !
Le feu brule dans la cheminée
Ses buches vertes de mélèzes
Et leur douce odeur épicée
Me berce et me remplit d’aise.
Mais qui gratte donc Ă la porte ?
C’est l’hiver, il gèle et le vent,
la bise soufflent de telle sorte
Que les loups hurlent à l’ancien temps.
Odorant le grog dans son bol,
Les brioches et les mandarines
Donne à mes aîtres cévenols
Des airs de fĂŞte florentine.
Mais qui grince donc Ă ma porte ?
Dieu que ce bruit est agaçant !
Allons, il faut donc que je sorte,
Et que je regarde un instant.
« Qui dérange ici mes pénates ? »
Dis-je, en entrebâillant ma porte
Et Ă mes pieds, frĂŞle et suppliant,
Un beau petit chaton tout blanc !
Que faire ? Oh ! Quel tremblement !
Il pleure, tousse et il grelotte !
Ses moustaches frissonnent autant
Que sa petite queue rigolote !
Je le prends, je le réconforte
Un coussin, un lit de copeaux……
Ce petit chat qui me supporte
Depuis un an à l’an nouveau.
Un glaçon au bout du museau,
Que faisait-il donc lĂ , par terre
Comme sorti d’un chapeau ?
Je l’ai donc appelé : Mystère.
Depuis quand il vente Ă ma porte
Que m’entrainent les amours mortes
Son petit cœur plein de velours
Doucement m’enlace d’amour.
Blanc, gris, noir, roux, rayé, qu’importe !
Souvent, c’est sûr, à notre porte,
Bien close sur un intérieur bien chaud,
On laisse geler de la sorte
De bien tendres petits cadeaux.
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)