Sur un pont oscillant suspendu à des câbles
Tu marchais fermement, femme de l’Ourika
Accrochée des deux mains en assurant ton pas
Et portant sur ton dos, une eau indispensable.
La lumière était belle, et dans mon objectif
Le soleil accrochait des paillettes Ă tes yeux
Le voile avait glissé dénudant tes cheveux
Au-dessus d’un jupon lumineux jaune vif.
Et te voilà figée sur les lattes du pont
A la vue de l’œil noir guettant ton pas suivant
Te lâchant d’une main et puis te rattrapant
Sur la houle de planche chaloupant pour de bon.
Le voile qui Ă©chappait et ta vie en question
Tes gestes paniqués sur le pont qui tanguait
Tu me lançais des mots, furieuse et soulevée
Ce n’étaient surement pas des bénédictions.
Femme de l’Ourika, outragée, n’aie pas peur
Fascinée que j’étais par ton combat d’honneur
(Mais ces mots sont-ils mieux pour cacher ta pudeur ?) :
-Je n’ai pas appuyé sur le déclencheur.
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)