Ami, il faut que je vous dise
Je crois que vous m’aviez conquise
A vos rythmes j’appartenais
Et dans vos vagues me roulais
Que ces houles étaient exquises
Vos douceurs fondaient ma banquise
Mes ailes enfin se déployaient
Et j’étais prête à m’envoler
Et vous m’aviez si bien comprise
Oh !doux azur ! Oh !douce brise !
Mes larmes enfin asséchées
Par vos mains douces essuyées
Oh, Ami, vous m’aviez conquise !
Jusqu’aux mots lus et sanglotés
Vos mots à l’autre destinés
Vous parliez de mes cruautés ?
Pourquoi fallait-il que je tombe
Si tôt après avoir fermé mes tombes
Dans vos errements cornéliens
Au point d’en oublier les miens
Par quelle étrange clairvoyance
J’avais pu garder mes distances
Ce mot que vous me reprochiez :
Jusqu’au bout vous ai vouvoyé
Ah vous m’aimiez pour mes outrances
Imaginez donc ma souffrance
Pour quelques mots de rien du tout
: Voyez que je suis à genou
Je vais reprendre ma cuisine
Confiturer mes gégérines
Ma vie si pleine d’imprévu
D’avant de vous avoir connu.
Ici dehors c’est le beau temps
Le grand soleil presque un printemps
Je m’en vais sauter dans les flaques
Au moins ne prendrai plus des claques
Je m’en vais bosser mon piano
Que je délaissais pour vos mots
La sale gosse est de retour
Et vous avez bien son bonjour
Une seule chose vous doit
Et contre tout et contre moi
Que vous m’ayez rendu mon corps
Que jusqu’à vous je croyais mort.
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)