Dans ses yeux, se mire une mystérieuse ombre
Au-delà de l’éclat de vos brèves rencontres
Plus timide et froide qu’un soleil de Décembre
Plus méfiante qu’un fauve tapi dans son antre

Une ombre qu’allonge l’inexplicable silence
Et qui frissonne telle une flamme de bougie
Quand ton sourire caresse l’indifférence
De ses yeux que la peur n’a point assagit

Tu inspectes leur gouffre sans t’aventurer
A plonger, prudente, dans l’abîme hurlant
Le doute te ronge et te demandes est-ce vrai
Que son cœur partage ton désir brûlant ?

Ses gestes retenus, son air maladroit
T’offusquent et te peinent si cruellement
À tes côtés mais ailleurs et tu t’aperçois
Qu’en toi l’amour bat vainement

Le choix t’est pénible entre la souffrance
De la rupture et celle de patienter
Et tu pries qu’un jour ses yeux renoncent
A s’obscurcir de leurs visions si tourmentées