Mais mon âge, monsieur,
Enfin ! Vous le savez !
N’a jamais fait dévier
L’un de mes traits joyeux !

Quelquefois ébloui
Par un regard de fée
Il se peut qu’en effet
Un de mes tirs dévie,

Mais on ne peut conter
Pour une maladresse
Que toute la détresse
Du monde est de mon fait !

Car, depuis dix mille ans
Que mes flèches atteignent
Vos pauvres cœurs qui saignent
D’un trait réconfortant,

Croyez-vous que jamais
Au hasard je ne laisse
La survie d’une espèce
Et sa félicité ?

Non, toute une alchimie
Est à élaborer
Avant que de bander
Mon arc sur votre vie.

Il faut que je calcule
Fasse des statistiques :
L’amour mathématique ?
Ne soyez pas crédule !

Le jeune avec le vieux,
Le berger, la princesse,
Chaque lien que je tresse
Est création d’un Dieu !

Si je n’engendre pas
C’est par moi que tout passe,
Et rien ne me remplace
Pour étudier vos cas

On m’a plagié souvent !
Créé par les latins
Cupidon enfantin
Au sourire affligeant.

Puis un Saint Pacotille
Qu’un simple jour par an
On célèbre en passant
Pour être bien tranquille.

Mon charme est plus puissant
Ma voie est d’exigence
Mon plaisir délivrance
Mes attraits plus violents.

Chaque nouvelle flamme
Est sculptée en écho
Comme un alter ego
Au profond à votre âme

Vivez donc votre vie
Faites moi donc confiance
Souffrez vos expériences
Construisez vos envies

Mais par Zeus en premier
Cessez donc de m’attendre,
Mes traits doivent surprendre
Pour mieux vous pénétrer !

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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)