A chaque début de printemps
Et ce depuis très longtemps
Il nous revient chaque année
Comme le muguet du premier mai
Et le bal du quatorze juillet
Sa mystérieuse migration
Suscite bien des questions
Vient-il d'Asie ou d'Amérique ?
Du plus profond du Pacifique ?
Ou de la mer des Sargasses...
Nul ne l'a suivi à la trace...
Remonte-t-il les rivières
Pour son arrivée saisonnière ?
Parfois gros comme une baleine
Il se détecte sans peine
Frétillant comme un gardon
Il peut être polisson !
Vif et fuyant comme une anguille
Il est alors très subtil
Ce bon vieux poisson d'Avril !
Tiens j'en vois un qui frétille
Suspendu par un long fil
Au dos de M. Grégoire
Le vieux professeur d'histoire
Et toute la classe se marre !
Amis surtout méfiez-vous
Si l'on vous donne rendez-vous
Car vous pourriez en chemin
Vous faire poser un lapin !
Une très gentille personne
Vous appelle au téléphone :
« Allo, allo, Monsieur Dupont
Vous avez gagné dix millions ! »
Dure sera la culbute
Quand éclatera la baudruche !
Notre luron peut folâtrer
Près de la machine à café
Au bureau méfiez-vous donc
Des rumeurs de promotions !
A la télé, sur le net
Ainsi que dans les journaux
Il est partout à la fête
Il trouve toujours des gogos
Pour avaler le morceau !
Mais son règne est éphémère
Dès le lendemain déjà
On aura bien trop à faire
Et chacun l'oubliera
Il ira vite se cacher
Pendant la prochaine année
Dans son gîte mystérieux
C'est fini le petit jeu
Ce n'était pas bien sérieux !
Automne