Ange ou démon qui palpite en nous sans répit
Et aveugle la raison de ses ailes majestueuses
Tant de fois à le suivre, nous n’avions eu que dépit
Pourtant, on se plie encore à sa voix mystérieuse

Il nous nargue en dansant, - Ah ! La passion impie ;
Quand notre âme s’abandonne en malheureuse
Dans les bras accueillants et soumise, s’accroupit
Aux pieds des reines ou les girons des gueuses

La conscience quand il surgit, semble assoupie
Les principes immuables, les idées vertueuses,
Déclarent lâcheté et nous murmurent : Tant pis
Pour la sagesse face à cette voix ensorceleuse !

Ah ! Puissant sorcier, qui habille la vieille harpie
En une fée des prés, et ses rides monstrueuses
Se transforment en vallées où des trésors sont tapis
Et les sommations au refus, des paroles creuses