Après "l'ouvrière couturière" et "L'éboueur" , je vous propose ce troisième poème de la série"Petits métiers" , éloge à ces personnes auxquelles personne ne s'intéresse:

L'ouvreuse

Je suis ouvreuse
Dans une salle obscure
Dite de spectacle
A mes hôtes respectables
Je donne la lumière
Sans moi ils trébuchent
Perdent l'équilibre
Et chutent dans les ténèbres
Je les guide vers leur place
En guise de récompense
Ils me tendent une pièce
Par respect aux convenances
Pour sauver les apparences
Mais avec indifférence
Dédain et transcendance
Les bonnes manières
Me somment de dire
Merci Sire!
Et me taire
Pour ces étrangers
Venus à la quête de la féerie
Du rêve et de la magie
Du ciné
Je ne suis que l'ouvreuse
Cette pauvre fille malheureuse
Qui sombre dans l'ombre
Une femme sans visage
Sans voix, sans image
Un mirage!
Je travaille dans le noir
Je ne suis qu'une ombre
Une ombre dans l'ombre
Invisible et inconnue
Seule et perdue
Un article indéfini
Dans cette vie sans cœur
Vie de peine et de misère
Vie de chagrin et de peur
Et souvent je pleure!
Quand quelqu'un m'interpelle
Et m'appelle Mademoiselle
Je me sens jeune et belle
Je me sens pousser des ailes
Je deviens une hirondelle
Et je vole!
Je vis seule
Sans amis, sans famille
Personne ne demande de mes nouvelles
Je n'ai même pas le téléphone
Et chez moi, je me parle!
Ce qui me réconforte
Ce qui me rend forte:
Les images mouvantes
Les lumières s'éteignent
La féerie prend forme
Je me transforme
Je deviens princesse, je deviens reine
Je suis la star, l'étoile, l'héroïne
A mes pieds les princes s'agenouillent
M'offrent mille et une merveilles
Je mets ma couronne
Et je trône!
A la fin du film
Les lumières s'allument
Je me réveille
Je me frotte les paupières
Et je retourne en enfer!
Je ne suis qu'une ouvreuse
Triste, seule et malheureuse
Mais je ne peux m'empêcher
De rêver de ce bel étranger
Qui viendra me délivrer
De la salle obscure
De ma vie sale et obscure
Et m'offrir la lueur
de l'amour!
.............................................
Agadir, le26/4/2010

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Bravo Mostafa ! En lisant ton poème, tu attires notre attention sur un petit métier d'une personne qui nous fraie un chemin dans l'obscurité (ouvreuse), et à qui on donne une pièce alors que le service n'a pas de prix.

Coomme un film romantique , triste, cette histoire est émouvante, c'est comme si chez cette ouvreuse, au fond de ses pupilles, le cinéma était tout entier, avec ses joies, ses pleurs, ses cris, ses angoisses, ses jouissances, en passant par tous les dégradés, et bien que tout ceci est utopique dans le coeir de l'ouvreuse.. on se sent proche de cette ouvreuse, où Mostafa, tel un superbe metteur en scène, a mis peint une star dans l'âme de celle, qui au guichet, est en somme, une ombre par rapport aux étoiles du film! Chapeau Mostafa! je te découvre un autre talent Amitiés

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Je crois qu'il n'y ait eu guère d'auteurs qui aient été contents de leur siècle. Vauvenargues.

Ton poème me fait penser à un film que j'ai trouvé magnifique de Woody Allen " la rose pourpre du Caire " , histoire d'une pauvre jeune femme qui finit par s'imaginer qu'elle est l'héroïne du film et qu'elle vit une histoire d'amour avec son héros.
C'est beau ce souci de représenter de pauvres gens qui d'ordinaire n'ont pas la parole. Continue cher Mostafa, c'est très sympathique

Généreux poème comme tu sais si bien les faire. Excellent

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"La sagesse est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit" (O. Wilde)

Quel merveilleux sujet que tu aborde avec toute l'humanité

qui va avec.

Ton amour du cinéma nous permet de connaître une profession qui,c'est vrai est peu

connue. Parfois même la petite pièce n'est pas donnée!

Merci de nous offrir ton univers si riche!

Amitiés,Erhan

Ne pas oublier ceux de l'ombre, sans eux rien ne serait de lumière!

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Profil deleted

cher ami, voilà un autre côté de nos devoirs, poètes, !!!
satisfaire, plaire, faire plaisir, faire de sorte que le lecteur se retrouve des fois entre nos vers... et aussi attirer l'attention sur des gens oubliés et qui nous rendent des services combien utiles!
si une de ces filles parvienne à lire ton poème, elle sera très contente, j'en suis sûr!!!

à sa place, je te dis , ami poète, MERCI!!!





sincèrement, Ahmed.

Combien la solitude nous permet de rêver!!
C'est vivre par procuration.
Ce métier n'existe de plus, j'ai des souvenirs des séance ciné avec entracte et esquimau.

Amitiés

Morwena

Une belle poésie qui me rappelle des souvenirs d'enfance ! Dans les cinémas, l'ouvreuse nous accueillait avec le sourire et prenait soin de nous placer!
On la voyait très peu dans le noir mais on écoutait sa voix!
C'était certainement convivial ! Aussi, on lui donnait une petit pourboire!
J'ai beaucoup aimé te lire cher Mostafa!
Amitiés et à bientôt!
Alain

Sacro
Jeanluc
Majanine
Amis,
Vous ne pouvez imaginer mon immense joie en lisant vos impressions et commentaires quant à mon poème sur l'ouvreuse.Je vous suis reconnaissant de rendre hommage à cette femme qui vit dans l'ombre, victime de l'indifférence et de la solitude! Vos mots lui feront plaisir, c'est sûr!!!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Bonjour. Ce qui est adorable chez les poètes - MOSTAFA l'est en force et en splendeur - est qu'ils créent d'un caillou un château mirifique et d'un moineau ce fameux ROKH de SINDBAD LE MARIN; voilà la poésie, cela me rappelle le recueil des villes tentaculaires de VERHAEREN. MOSTAFA, ici, rend hommage, éloge et dignité aux gens simples souvent mais sublimes par le service qu'ils nous offrent. Un poème merveilleux, une épopée du simple et du modeste et qui, par sa simplicité devient légende, féerie, أسطوره , Dieu nous laisse cette plume divine qui porte la main aux gens désappréciés par ce monde matériel et sauvage; c'est tout de bonheur de toujours te lire, t'écouter, notre douanier et poète sublime, MOSTAF. Bravo

Merci Mostafa de penser à ces petits métiers de l'ombre, des métiers ingrats, mal payés, dont personne ne veut et que tout le monde semble ignorer, le métier en question (ouvreuse) a pratiquement disparu sous nos cieux, les salles obscures ferment l'une après l'autre c'est regrettable.

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"Les mots font l'amour" (André Breton)...

Bebula Facillire maim tunisie Merecumeuse

Je suis ravi et très heureux de lire vos commentaires et vous remercie du fond du cœur pour votre gentillesse et votre soutien avec les petites gens!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Très bel éloge à ces femmes de l'ombre,
elles nous manquent maintenant......
elles n'existent plus dans nos grands ensembles ciné.........
déshumanisation........

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chrysalide38


Plume de bonheur, plume de malheur, tu signes mes émotions.

Pauvre fille vivement qu'un prince charmant aille au ciné et l'emporte avec lui vers la lumière

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On a tous le sang de la même couleur

Azul Mostafa
Adk issimghur Rbbi kiyyin lli issimghurn middn lli ttun middn!
Tanmmirt
Gwmak Zalhoud

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"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet




Mon blog : http://amedyazamazigh.blog2b.net

meldois ,
Je m'en souviens aussi, mon cher. Ah: La belle époque!
Zarathoustra
Mon très cher ami,
Je suis si confus en lisant ton commentaire plein d'éloges et de compliments que je perds mes mots et ne sais plus quoi répondre! Je crois que je ne mérite pas tant de jolis mots; j'essaie de m'exprimer et dire mes idées concernant les êtres et les choses qui m'entourent, avec humilité et modestie.Très heureux et fier que tu aies aimé;cela me motive et me donne des ailes. J'espère ne point te décevoir un jour!
Borak ,
Oui, mon ami; tu as raison de dire que ce métier a pratiquement disparu et que plusieurs salles de cinéma ferment les unes après les autres. C'est triste!
Chrysalide38 ,
Même chez toi, ces femmes de l'ombre ont disparu? Quelle désolation! C'est malheureux!
Penelope ,
Je fais la même prière pour elle, ma chère!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Je me suis laissé emporter par la merveille de tes mots ,le thème est touchant aussi.
Agréablement exprimé mon frère! je t'en félicite .

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bonjour mon ami magnifique poème

proverbe : il n'est point de sot métier, toutes professions sont bonnes


merci pour le partage

amitié leila

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j'ai beaucoup aimé!

Amedyaz ,Mohed-Rougie ,Leilayansi ,Lilas9 ,Capricorne,

Mes très chers amis,
Je vous remercie du fond du cœur pour votre lecture,vos impressions et vos commentaires très encourageants et si motivants!
Encore merci!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

merci de faire l'éloge de ces métiers que l'on renie

l'ouvreuse, ou la tisseuse
la brodeuse,

ces âmes silencieuses..

bel hommage à ces femmes de l'ombre

amitiés poétiques doux w end

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l'Amour rayonne quand l'Ame s'élève, citation maryjo

Semaphore
Cyrarl

Merci mille fois pour votre lecture et vos impressions qui me font tellement plaisir!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Encore un joli poème et combien généreux ! Pour celà Merci Mostafa !
Toute mon amitié

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EvE-LyNe

Citation :

Merci d'avoir remonté ce poème.J'espère que d'autres Oasiens viendront le lire.

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!

Bonjour grand poète Mostafa

Merveilleux hommage à ces femmes de l'ombre!!!
J'ai aimé ma lecture... Dommage que ce métier commence à disparaître.
Merci pour cette belle description pour un métier bien a part.... (comme tant d'autres)

Amitiés**

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Citation :

Dommage que ce métier commence à disparaître,en effet!
Merci pour ta lecture,ma chère!

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Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
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Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rêvant de sa mie!!!