LES AMOUREUX
Après une soirée, un gars ramène sa copine, Gisèle, chez elle, dans un quartier très huppé.
Ils sont à la veille de s’embrasser pour se dire bonne nuit devant la porte d’entrée, lorsque le gars commence à se sentir excité.
Avec un air confiant, il se penche vers elle en souriant, une main accolée sur le mur, et lui dit:
– Chérie, me ferais-tu une gâterie ?
Horrifiée, elle répond :
– Es-tu malade ? Mes parents pourraient nous voir !
– Oh alleeez ! Qui va nous voir à cette heure ? demande-t-il d’une voix déjà haletante.
– Non, s’il te plaît. Imagines-tu si on se fait prendre ? La fille du juge local se doit d’être exemplaire !
– Oooh alleeez! Il n’y a personne aux alentours, ils dorment tous.
– P-A-S Q-U-E-S-T-I-O-N. C’est trop risqué !…
– Oooh s’il te plaît!, s’il te plaiiiiit, je t’aime tellement ? ! ?
– Non, non, et non. Je t’aime aussi, mais je ne peux pas !
– Je t’en suppliiiiiiiiie…
– Donnes-moi une seule bonne raison, dit-elle.
Le jeune homme se lance alors dans une argumentation passionnée de dix bonnes minutes sur les besoins et pulsions masculines, d’une voix de plus en plus rauque. Soudain la lumière dans l’escalier s’allume et la sœur aînée de la jeune fille apparait en pyjama, les cheveux en bataille, les yeux bouffis et leur annonce d’une voix endormie : « Papa m’a dit de te dire soit tu lui fais sa gâterie, soit c’est moi qui lui fais et en cas de besoin maman dit qu’elle peut descendre elle-même lui faire. Mais par pitié, dis-lui d’enlever sa main de l’interphone ! »
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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont