L'HOMÉOTÉLEUTE
Malgré sa ressemblance à consonance médicale, ce terme n'a rien à voir, de près ou de loin, avec l'homéopathie.
Du grec "homoios", signifiant "semblable", et "teleutè", qui veut dire "la fin", l'homéotéleute est un fait d'homophonie finale entre deux mots qui figurent dans une même phrase ou un même membre de phrase, dans un même vers ou verset également, les rimes étant un cas particulier d'homéotéleute.
Le but est de créer des effets sonores sensibles à l'oreille. Les mots qui se succèdent doivent appartenir à la même catégorie grammaticale (noms, adjectifs, verbes, adverbes, etc.)
Dans le verset ci-dessous, de Paul CLAUDEL, l'auteur use d'un cas d'homéotéleute pour passer d'un mot à l'autre, comme le regard passe "d'un point à l'autre" :
- "Les abîmes, que le regard sublime
Oublie, passant audacieusement d'un point à l'autre".
L'homéotéleute est ici relayé par des "effets phoniques" d'allitération (abîmes - sublime) auxquels s'ajoute "oublie", combiné avec les "i" des mots précédents.
Il en est de même pour les vers suivants, de Guillaume APOLLINAIRE, avec les mots : "avenir" et "souvenir" :
- "Un air qu'on ne peut définir
Hésite entre son et pensée
Entre avenir et souvenir
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)