VERS TÉTRASYLLABE
Le tétrasyllabe (en grec "tettares" = quatre) est le vers de quatre syllabes. Il est dans la très grande majorité des cas employé en hétérométrie, et ce à toutes les époques, accompagnant souvent des octosyllabes.
On le trouve aussi dans les "Contrerimes" de Paul-Jean TOULET, alternant avec des hexasyllabes :
Tout ainsi que ces pommes
De pourpre et d'or
Qui mûrissent aux bords
Où fut Sodome ;
Comme ces fruits encore
Que Tantalus,
Dans les sombres palus,
Crache, et dévore ;
Mon cœur, si doux à prendre
Entre tes mains,
Ouvre-le, ce n'est rien.
Qu'un peu de cendre.
Le vers libre l'emploie beaucoup, comme tous les vers courts, en "contrepoint" :
Pourquoi s’étendre si longtemps dans les plumes de la lumière
Pourquoi s’éteindre lentement dans l’épaisseur froide de la carrière
Pourquoi courir
Pourquoi pleurer
Pourquoi tendre sa chair sensible et hésitante
À la torture de l’orage avorté.
L'emploi du tétrasyllabe en "isométrie" est beaucoup plus rare.
Outre l'exemple des troisième et antépénultième strophes des "DJINNS" de Victor HUGO, on peut citer la très parodique "FÊTE GALANTE" de "L'Album zutique" que RIMBAUD dédie à VERLAINE :
Rêveur, Scapin
Gratte un lapin
Sous sa capote.
Colombina
- Que l'on pina ! -
- Do, mi, - tapote
L'oeil du lapin
Qui tôt, tapin,
Est en ribote...
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)