L'ANTONOMASE
"L'antonomase" (féminin, du grec "anti" contre, et "onoma" nom, est un cas particulier de la synecdoque et de la métonymie qui consiste à employer un nom propre à la place d'un nom commun. Comme, par exemple, un "Harpagon" pour un "avare".
Ainsi, dans "Connaissances de l'Est", CLAUDEL écrit :
"Je vois debout dans le Banyan un Hercule végétal, immobile dans le monument de son labeur avec majesté."
Il y a une "antonomase" (un Hercule = un homme fort, musculeux), doublée d'une métaphore par personnification de l'arbre.
Cette figure de style a l'intérêt de mieux spécifier l'appellation commune et banale.
Dans cette optique, un "céladon" est un amoureux transi. Une "messaline" est une femme qui s'adonne à la débauche.
Les poètes et les écrivains sont les créateurs d'un grand nombre d'antonomases. Un "tartuffe" désigne un personnage hypocrite, tout comme "La ville éternelle" signifie "Rome". Un "mécène" est "un généreux donateur". Une "égérie" est associée à une "inspiratrice", à une "muse". Un "Don Juan" : un "séducteur".
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)