LA RIME RENFORCÉE
Ce nom a été imaginé par Louis QUICHERAT, un latiniste français, notamment connu pour être l’auteur de deux dictionnaires bilingues latin-français et français-latin, dans son "Traité de versification" (1850), à un système où les "hémistiches" riment entre eux et avec la rime finale.
Un bel exemple de Léon JAMET, intitulé :
À MAROT
Mais voirement, ami Clément,
Tout clairement dis-moi comment
Tant et pourquoi tu te tiens coi
D'écrire à moi, qui suis à toi ?
T'ai-je laissé par le passé ?
T'ai-je offensé ou courroucé ?
Ai-je à ton dit et interdit
En fait ou dit rien contredit ?
Ai-je à ton nom donné renom
Autre que bon ? Tu sais que non :
Ni ne voudrois, ou ne saurois
Tant sont tes droits justes et droits.
On constate que ces octosyllabes à rimes plates (toutes masculines) pourraient être disposés autrement : par quatrains de vers de quatre syllabes. Comme dans la "rime batelée" on introduit ici un autre découpage possible du mètre, mais de façon plus rigide et monotone que celui de la "rime batelée, encore que le poème sautillant de Léon JAMET ne manque pas d'un certain charme un peu mécanique, celui des boîtes à musique.
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)