LA PARANOMASE
Ce composé savant où se retrouvent "para" (à côté de) et "nomen" (le nom), désigne des mots voisins par le son (mais pas si proches que des homonymes).
En poésie, la paranomase est parente de la formule "un mot pour un autre".
Les puristes tolèreront dans l'exercice une paranomase qui ne change pas grand chose pourvu que le son, le sens, la métrique soient respectés.
Exemple :
Le meunier, son fils et l'âne
J'ai lu dans quelque endroit qu'un meunier et son fils,
L'un vieillard, l'autre enfant, non pas des plus petits
Mais garçon de quinze ans, si j'ai bonne mémoire,
Allaient vendre leur âne, un certain jour de foire.
...
Jean de La Fontaine.
On peut admettre : "Mais garçon de seize ans...", compte tenu de l'âge du récitant, et de l'intérêt des filles pour le garçon. Mais pas de "quatorze ans" qui change le mètre.
On n'acceptera pas non plus "allaient vendre leur âme. Cette paranomase change trop le sens de l'anecdote.
On refusera de même : "un certain jour de gloire".
Il faut savoir imposer les limites à la paranomase en poésie. Sinon, la contagion s'étendrait.
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Citation :
La poésie se nourrit aux sources de la prose et s'embellit au concerto des mots. (André LAUGIER)