Plume de platine Inscrit le: 24/3/2016 De: De Breizh dite Izel |
Mon Marin Haïku : "L’amer dit la guerre, Fantôme, et fige tes mots Au bonhomme hiver."
Rien qu’une lettre de décembre :
Mon pacha, en ton vaisseau Sur la nuit noire, Écoute mon histoire.
Sans toi,
Je suis transie. Sous le soleil, le milieu du jour N’éclaire plus la garrigue, Il fond sur les tombeaux, Les couvrant de roses.
Sans toi,
Plus de parfums, Plus de couleurs, Les bruyères fanées éloignent les carabes, Plus un son, plus un chant.
Le fils d’Henri taille des sifflets, En silence. Juste l’église, au lointain, Qui résonne. Louise se tait, écoute.
Sans toi,
Juste mes larmes, Juste les flots, Loin des marées guerrières, Ici à l’arrière. Calme écume de l’agitation si lointaine.
Mes yeux se ferment. Juste un éclair, Par toi dévêtue, Sans toile, sans toi, sans voile, Délaçage si doux du gréement, pays sage, Défaite.
Mon cœur s’entrouvre, Enfin.
Commandant impassible, sans fin, Paisible autant qu’à son bord, L’été revient, Abreuvé de l’amer D’eau salée, de sang et de larmes, D'odeur, de saveurs, à l’envie, Loin des naufrages,
Je suis la mer…
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