In bed with Justin Nozuka.
A Jim...
Le feu de camp me semble indispensable.
Et des étoiles. Bien sûr, il y aura des guitares, le ressac et cette légère brume qui descend sur l’océan.
A moins que nous ne soyons dans une prairie, l’amour en saison sèche, enveloppés dans ces myriades odorantes de foin coupé ; les cigales, assourdissantes, se sont tues à la levée de la lune, mais le doux frou-frou des grillons demeure, et ta main dans la mienne.
Nous ne sommes pas seuls, bien sûr. Ton été est celui de ta horde. Les bouteilles passent de rêve en rêve, une fille danse près du feu, elle est sublime, tout simplement.
Mais ta main est bien dans la mienne, malgré les petits froissements de mon âme, qui se lisent au coin de mes yeux verts.
Tu dis qu’ils ont la couleur de la forêt enchantée, celle de nos enfances.
Somme toute, le temps n’existe pas. Nous avons été des enfants, et nous restons les enfants du soleil. Qu’importe le fait que j’ai grandi avec Pimprenelle et Zorro, et toi en compagnie des Pokémons ?
A quinze ans, nous avons lu Rimbaud. A seize ans, nous avons écouté Morisson et Léo.
Arthur, Jim et LĂ©o sont intemporels, tout comme cette nuit, notre nuit.
Il faut vivre. Maintenant. Tu me dis que tu as l’âge de quitter le monde, car tu en connais la laideur.
Viens, Ă©coute les vagues, elles te disent les pays qui te tendent les bras, et ces cieux infinis qui murmurent lĂ bas.
Viens, regarde les Ă©toiles, elles brilleront un jour au-dessus de la maison oĂą une femme donnera le sein Ă ton enfant.
Viens, prends-moi dans tes bras. Ne pense plus à ce mal qui envenime tes lèvres, ni à l’humain qui te maudit dans la fièvre.
Vois mes yeux qui lisent en toi et les plaines que je t’offre, tu y seras le cheval fou et les mille paysages.
Sens ma main sur tes cheveux et l’amour fou qui te caresse, et aime la nuit qui descend sur nos folies.
Nous partons dans les dunes où murmure la lune, ou à l’orée du bois éclairé par les Rhunes.
Justin Nozuka chuchote ses complaintes aux quatrains flamboyants, nos amis dansent et boivent les vins aux saveurs d’une absinthe.
Tu me coucheras sous les genêts sauvages ; tu ôteras délicatement mon infime corsage : en embrassant mes seins comme on goûte un poème, tu sauras mon amour que je deviens ta reine.
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Lou, aux nuits rossignol...