Observatoire moderne, Cavalliero, images photophiltrées"Des petits pas pour l’Homme"
J’ai observé la Lune de sang broncher
- Où étais-je ?
Elle a dardé ses rayons à travers mon visage
Dans l’équerre des mots.
Les taches rubis de ses cratères bouillonnants
Étaient au-delà des nuées, insolentes de fureur
– Elles étaient comme ces grands tourbillons
Qui se lamentent et qui tournoient sans fin
Aux angles des Bermudes.
Quand elle avait trop bronché, elle piaffait :
C'est se plaindre,
Alors j’ai marché de front contre mes faiblesses ;
J'ai accroché des parapluies d’étoiles à ses nuages noirs
Sous mes touches tendues, sous mes défenses d’y croire,
Sous mes détours trop vains de verres en demi-lunes…
J’ai observé la Lune de sang broncher
- Où étais-je ?
Et puis soudain, puisque le verbe tu
Ne peut retenir encore toujours la paroi d’équilibre,
Elle a tourné la face et mit les yeux ailleurs
Le sol marbré de verve sous nos pas effacés …
Cavalliero