Un Amour De Corinthe :Duo Luthoriental /Claire D'Orée


Luthoriental

Rends-moi les riches accords de ta belle lyre ô cygne de Lesbos
Se mirant dans le bleu phosphorescent où danse la mer d’Ionie
Les brises marines happent en riant les fleurs de ton péplos
Exhalant le parfum de tes aryballes sur ta joue à jamais rajeunie

Claire D’Orée

Ô bel Adonis à la voix si tendre tu enchantes mes nuits et mes jours
Ton luth enflammé comme un braise verse de doux chants d’amour
Les douces vierges à ton appel rythmique revêtent leurs plus beaux atours
Et tressent autour de leurs cheveux dorés des couronnes de laurier et de rubans de velours!

Luthoriental

Le soir sur Corinthe verse à flots ses miroitants filets d’or
Sur les cimes du Parnasse Pégase se pose en hennissant.
Les vierges parties sous la rose Aurore remplir leurs amphores
A l’ondée de la Pyrène reviennent. Cleones au loin rend les reflets du couchant

Claire D’Orée

Et tandis que Sappho voit dans tes prunelles de feu rosir le crépuscule
Elle compose en rêvant un magnifique opuscule plein de désir ardent
En ton honneur et écris ton nom ô doux Alcée en lettres majuscules
Sur le fronton des temples où souvent elle prie les Dieux bienvaillants

Luthoriental

Verse en averse, ô douce lyre tes chants d’amour ! Corinthe pour la fête se pare
Les élégants chars embellis de lotus de laurier et de blanches anèmones
Écoutent enivrés les majestueux chœurs rendant en refrain sur les remparts
L'hymne à Apollon qu'Arion sur le cœur des cithares vibre en divines notes d'automne

Claire D’Orée

Qu’ils concourent tous deux aux jeux poétiques de la grande Corinthe
Lutte amoureuse, duel d’amants qui fait sourdre une amère plante
Et chacun tel Anacréon se bat comme un lion plein de fougue et d'ardeur
La Douleur bientôt s’épanouit en symphonies inouïes et en pur bonheur

Luthoriental

La nuit étoilée enchante la flamme frissonnante de l’onde miroitante de tes yeux
Ô belle Aphrodite lave mon cœur de ce vin divin charmant l’antique rrivière
Mon luth et ta lyre s’en vont sur l’aile des séraphins sillonnant les cieux
Dans mon cœur tu verdis en acanthe ô ma Corinthe fleurie en refrains verts

Claire D’Orée

Mais hélas ! tendre Apollon tes regards se posent comme un papillon sur la divine Aphrodite
Surprise, la jeune fille hésite mais Sappho voit ses belles joues s'empourprer
La jalousie l’étreint, son cœur bat la chamade, elle en a le souffle coupé
Ô Dieux que l’amour des hommes est un supplice pour la lesbienne du mythe!


Luthoriental /Claire D'Orée