Vous n'avez pas les droits
J'ai devant les yeux une page bien trop rose
Où les mots sont perdus, où la vie n'a de sens,
Où le Verbe s'est tu dans le cœur de vos proses
Et la page se fige à m'en faire une offense.
« Vous n'avez pas les droits » ! Et se ferme la porte...
Je m'en vais retrouver le vieux bois de ce banc ;
En mémoire, j'ai de vous, ces mots qui me transportent
Et me touchent, en effet, depuis plus de quinze ans.
Et à vous, mon Amour, je ne pourrai l'écrire,
Ce poème du cœur gravé à l'encre bleue.
Nos amis d'Oasis ne pourront plus nous lire
Et ainsi observer le brillant de vos yeux.
Vos lignes s'estompent, mon Ange, dans ce rose
Étouffant. Je sens la complainte silencieuse
De nos encres mêlées, approchées du Morose...
La furie est trop près de nos amours mielleuses.
Le vent se brasse autour de l'épée que je porte,
Ce n'est pas tempête qui fermera serrure ;
Mais qui sont-ils pour vous ébrécher de la sorte ?
A qui sont ces serpents qui frappent sur les murs ?...
Vos vers sont bâillonnés, vos mots sont démembrés,
Et j'entends siffler les harpies sur vos grands cœurs.
« Vous n'avez pas les droits » ! Et cesse liberté.
Poètes ! Les plumes reconnaissent leurs sœurs.
04.11.21
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