Bruit sourd à chaque pas sur ces pierres
A accompagner cette nuit comme les autres,
Ce bruit d’aujourd’hui comme celui d’hier
Pour attendre des yeux clients, les vôtres.
Chaque soir compter les heures qui passent
Vous donner du plaisir coûte que coûte
Oublier que de la vie je suis lasse
Et qu’à vous regarder je me dégoûte.
Ces mains mouettes à vous cacher le visage
Ou essuyer la sueur de votre excitation.
Ces mains que j’attends, pour plaquer ma rage
D’une nuit sans chaleur ou de nouvelle frustration.
Vos cris de désir martelant mon âme
Au rythme d'un heurtoir souillant mon corps
J'assouvis chacun de tous vos fantasmes
Mais mon esprit fuit ce triste décor.
Je ressens d’ici vos pensées de vieux mâles
Pourquoi se soucier de cette femme sans pudeur?
Pas comme vos femmes qu’à la maison s’affalent
Sur un canapé, seules, à attendre le travailleur .
Aurais-je le choix ? Aurais-je de la chance ?
De ne pas tomber sur un maudit sauvage
Qui te parle sans te voir avec un humour qui grince
Insoucieux de son aspect et encore moins de son age.
De quel droit jugez vous la femme objet
Que je suis pour vous? Moi qui reste libre.
Regardez, touchez et puis vous partirez
Laissez moi retrouver cette vie en équilibre
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